Centre for Research on Globalisation
Centre de recherche sur la mondialisation

 www.globalresearch.ca                                                                                                                                                                   

Plus de six millions de personnes r�parties dans plusieurs pays d�Afrique australe souffrent actuellement de la famine. Pour faire face � cette situation, le Programme alimentaire mondial a lanc� un appel � la solidarit� internationale. Parmi les pays traditionnellement donateurs, les Etats-Unis fournissent du ma�s dont une partie, non identifiable, contient des organismes g�n�tiquement modifi�s. Les pays africains se trouvent donc confront�s � un choix difficile : accepter des livraisons d�aliments au risque d�y trouver des OGM ou laisser les populations mourir de faim.

[Voir � ce sujet notre �tude: Les semences OGM d�clenchent la famine en �thiopie].

Afrique: manger des OGM ou mourir

par Val�rie Gas

RFI, le  25 juillet   2002.
Centre de recherche sur la mondialisation (CRM),  globalresearch.ca , le 27  juillet 2002

Global Outlook , Issue No 2   9-11: Foreknowledge or Deception? Stop the Nuclear Threat. Maintenant disponible

Commandez par t�l�phone  au 1-888-713-8500. 


Les Etats-Unis qui participent au programme d'aide alimentaire aux pays d'Afrique australe touch�s par la famine, fournissent du ma�s qui contient des OGM.

La famine qui frappe le Zimbabwe, le Malawi, la Zambie, le Mozambique, le Lesotho et le Swaziland est particuli�rement terrible. Six millions de personnes, dont la moiti� se trouvent au Zimbabwe, manquent actuellement de nourriture. Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), ce nombre pourrait d�ici quelques mois passer � neuf, voire m�me � onze millions, si l�aide internationale n�arrive pas tr�s rapidement dans les pays concern�s. Judith Lewis, la directrice du PAM pour l'Afrique australe et orientale, estime que �le cr�neau pour �viter une catastrophe humanitaire majeure est en train de se refermer�. Le PAM a besoin dans les plus brefs d�lais d'un million de tonnes de nourriture, ce qui repr�sente un co�t de 507 millions de dollars. Pour le moment, il n'a re�u que 20 % du total. Mais au-del� du probl�me majeur de la lenteur de la collecte des dons par rapport � l'urgence de la situation sur le terrain, une autre difficult� est apparue. Les stocks de ma�s en provenance des Etats-Unis qui sont distribu�s par le PAM comportent des organismes g�n�tiquement modifi�s (OGM) dont l�identification est tout � fait impossible en l�absence d�un �tiquetage ad�quat. Les pays africains qui subissent la famine se trouvent donc oblig�s de choisir entre la progression d�une p�nurie alimentaire qui condamne des milliers de personnes � la mort et la consommation d�OGM avec les risques qui peuvent lui �tre li�s, tant au niveau de la sant� qu�� celui de l�environnement. Cette question pose, bien s�r, un probl�me �thique majeur et a �t� abord�e notamment dans le cadre d�une r�union sp�ciale des ministres de l�Agriculture des pays de l�Afrique australe � laquelle a particip� Judith Lewis. Pour cette derni�re, �il est clair que la question des OGM est un dilemme� auquel sont confront�s les pays en d�veloppement qui sont notamment �tr�s inquiets de la contamination de la viande, si le b�tail, les poulets, les porcs mangent de la nourriture g�n�tiquement modifi�e�.

Ce probl�me est d�autant plus difficile � r�soudre que les Etats-Unis sont l�un des plus pays qui participent le plus activement aux op�rations d�aide men�es par le PAM. Ils couvrent, en effet, jusqu�� 50 % de ses besoins. Concernant la crise alimentaire en Afrique australe, ils ont d�ores et d�j� promis d�envoyer 200 000 tonnes de nourriture, soit l��quivalent d�un montant de 98 millions de dollars, dont la premi�re livraison doit arriver en Afrique du Sud d�s la fin du mois de juillet. Refuser le ma�s am�ricain revient donc � se priver d�un flux d�aide indispensable et irrempla�able. Dans ce contexte, si le PAM propose, ce sont les pays qui disposent. �C�est aux gouvernements des pays destinataires de l�aide que revient la d�cision finale�. Cette affaire s�inscrit dans le grand d�bat sur les OGM, les risques qu�ils pr�sentent mais aussi les b�n�fices que les pays du Sud, expos�s � des menaces �cologiques, pourraient en tirer sur le plan agricole et alimentaire. Deux points de vue s�affrontent, en effet. D�un c�t�, les partisans des OGM estiment qu�ils offrent une chance inesp�r�e aux pays en d�veloppement de stabiliser leur production agricole et d��viter les p�nuries alimentaires, puisqu�ils permettent de d�velopper des cultures plus r�sistantes et plus performantes mais aussi de r�duire l�utilisation des pesticides. Certaines vari�t�s de riz g�n�tiquement modifi�es plus riches en prot�ines et dont le rendement est sup�rieur de 50 % ont, par exemple, �t� mises au point. Leur diffusion seraient, de ce point de vue, susceptible d��tre b�n�fique pour les pays d�Afrique. A contrario, les opposants insistent sur tous les dangers que les OGM font courir aux consommateurs et � l�environnement. Les r�percussions � long terme de la consommation d�aliments qui en contiennent ne sont pas clairement identifi�es. L�innocuit� n�est pas prouv�e et le risque de r�actions allergiques persiste. Sur le plan environnemental, se pose le probl�me de leur diss�mination quasi-incontr�lable par le ph�nom�ne de la pollinisation. Les pays en d�veloppement n�ont pas les moyens de g�rer efficacement ces risques, surtout lorsqu�ils se trouvent, comme c�est le cas actuellement, dans des situations d�urgence. D�autre part, les recherches sur les OGM sont men�es par des multinationales sp�cialis�es dans les biotechnologies, qui d�tiennent les brevets et recherchent un profit maximum. Des int�r�ts qui ne sont pas forc�ment convergents ceux des producteurs et des consommateurs des pays en d�veloppement. Ecouter �galement: Pierre Castella, pr�sident de Solagral, une ONG sp�cialis�e dans le d�veloppement rural durable, au micro de Cyril Bensimon. Ecouter Egalement : G�rard Renouard, pr�sident de L'Afdi (agriculteurs fran�ais et d�veloppement international : une ONG fran�aise qui organise des �change paysans du Sud-paysans du Nord)


Copyright �  RFI 2002. Pour usage �quitable seulement


[home]