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BUSHARON: La Guerre globale

par Lev Grinberg

Centre de recherche sur la mondialisation (CRM),  globalresearch.ca , 10  juillet  2002

Global Outlook , Issue No 2   9-11: Foreknowledge or Deception? Stop the Nuclear Threat. Maintenant disponible .

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 Le discours du President George Bush a augment� l'engagement des supporters de la Paix en Israel, et dans le Moyen Orient. Depuis 1977, ils �taient habitu�s � voir les presidents am�ricains jouer le r�le de " honn�tes m�diateurs " : mettant la pression sur Israel pour l'obliger � restreindre la violence et l'amener � n�gocier avec ses voisins. Jimmy Carter s'interposa entre Begin et Saadat, Ronald Reagan amena Israel et l'OLP au premier Cessez-le feu en 1981 et arr�ta Sharon avant qu'il n'occupe Beyrout en 1982. George Bush Senior obligea Shamir � venir � la Conf�rence de Paix de Madrid apr�s la Guerre du Golf, et Bill Clinton fut le meilleur pour Rabin et Arafat. Alors, et soudainement, vient un president qui n'est pas m�diateur mais soutient unilat�ralement Sharon. Cela ne fait pas que d�concerter le " camp de la Paix " isra�lien, mais place le pr�sident Palestinien dans une situation embarrassante, et le reste des pays arabes �galement. En Mars, la ligue Arabe avait accept� un plan de paix courageux, initi� par l'Arabie Saoudite, et maintenant le Pr�sident Bush le rejette d'un revers de la main. George Bush ne pr�sente pas un plan de Paix, mais � la place, en reprenant son texte, "nous connaissons ceux qui sont nos alli�s dans cette guerre ".

Depuis les derniers six mois Bush se tient aux c�t�s de Sharon et le pousse � aller de l'avant dans sa politique agressive. La question est �vidente : " Pourquoi Bush cesse-t 'il d'�tre le " m�diateur honn�te " entre Isra�l et ses voisins ? L'explication que je sugg�re est tr�s simple : Bush est en train de pr�parer une attaque contre l'Iraq, et ces derniers mois il en est venu � la conclusion que, pour le succ�s de cette guerre, Sharon est un plus s�r et plus valable alli� que les Etats mod�r�s arabes. Bush ne se soucie pas du tout au sujet de la Paix entre Israel and la Palestine, et ne se tracasse pas non plus des millions de Palestiniens vivant sous couvre-feu dans des conditions intol�rables et inhumaines, et il ne se sent pas du tout concern� par les pertes isra�liennes caus�s par le d�sespoir des attaques-suicides. " Laissons les saigner " �tait la devise de l'administration Bush au d�but de son regne, jusqu� ce que cela devienne politiquement incorrect le 11 Septembre. Et cependant, aussi longtemps que l'administration Bush continuera de pr�parer son attaque contre l'Iraq, nous, Palestiniens et Isra�liens, continuerons de saigner.

Pourquoi est-ce aussi clair que BUSH est principalement concern� par ses plans de guerre ? C'est une histoire de temps. Dans son discours BUSH sugg�re la cr�ation d'un Etat Palestinien d'ici 3 ans, se focalisant en m�me temps sur le remplacement d'Arafat et la mise en place d'une nouvelle administration Palestinienne d�mocratique, non corrompue, transparente et efficace dans l'ann�e et demi � venir. Cela veut dire que l'Etat Palestinien ne sera �tabli qu'�pr�s la guerre contre l'Iraq, si c'est tout. BUSH veut un Etat Isra�lien fort et d�termin� lors de l'attaque contre l'Iraq, d'abord parce que Sadam Hussein peut envoyer des bombes sur Tel-Aviv, comme il l'avait fait en 1991, et que Sharon le rejoindra s�rement dans cette guerre. Deuxi�ment, parce que " les ennemis des Etats-Unis " � travers le monde arabe pourrait se r�veiller durant une telle guerre. Le travail d'Israel pourrait �tre de detourner et �ventuellement de combattre les " ennemis des Etats-Unis " dans la r�gion : Les Territoires occup�s, le Liban, la Syrie et la Jordanie.

Comment s'est cristallis� cette complete comprehension entre BUSH et SHARON ? Cela s'est d�velopp� doucement depuis le 11 Septembre. Imm�diatement apr�s l'attaque contre les Twins Towers SHARON a tent� de prendre le wagon de la " Guerre contre le Terrorisme " en d�clarant " Arafat est notre Ben Laden ". Cette position a �t� fermement rejet�e par l'administration am�ricaine, principalement parce qu'ils �taient en train de pr�parer une attaque sur l'Afghanistan et ne voulait pas mettre en danger l'�ventuelle coop�ration avec les Etats-Arabes pro-am�ricains. Cependant, lors de la guerre en Afghanistan, l'administration Bush a �t� d��ue par les positions de l'Arabie Saoudite et l'Egypte. Apr�s la fin de la guerre et le d�mant�lement du r�gime Taliban, Sharon a �t� invit� � Washington " pour coordoner les prochaines actions dans la guerre contre le Terrorisme ", cette fois-ci contre l'Iraq. Lors de cette r�union avec le Pr�sident Bush le 3 D�cembre, Sharon a re�u " le feu vert " pour attaquer Arafat. Le 4 D�cembre, les h�licopt�res envoy�rent des bombes sur Arafat, et il fut plac� en " residence surveill� " � Ramallah pendant 5 mois. M�me quand Arafat a d�clar� un cessez-le feu le 16 D�cembre, les Etats-Unis, l'ont ignor�, et quand Israel a rompu le cessez-le-feu en assassinant Raad Carmi le 14 Janvier (pour �viter le retour aux n�gociations), Bush a continu� de soutenir Sharon. Depuis le 3 D�cembre le Pr�sident des Etats-Unis a appel� les actions d'Israel contre les Palestiniens comme " auto-d�fense " pendant qu 'Arafat �tait toujours d�sign� comme coupable.

Sharon a syst�matiquement min� l'Autorit� Palestinienne aux yeux des palestiniens, Disgra�iant les forces qui �taient loyales envers son commandement, d�truisant leur infrastruture et m�me en sabotant les ordinateurs de l'Autorit� palestinienne. Quand le Conseil de S�curit� des Nations Unies a decide d'envoyer une commission d'enqu�te pour d�terminer si des crimes de guerre avaient �t� commis � J�nine en Avril 2002, l'administration am�ricaine a collabor� avec le gouvernement isra�lien pour �viter que la commission n'entre en Israel. Dans les conditions actuelles, sous occupation et sans protection internationale, il est difficile d'imaginer comment les Palestiniens pourraient mettre en place des institutions d�mocratiques et efficaces. L'administration Bush a adopt� et augment� le gros mensonge de Sharon qu'Arafat est le probl�me (et non pas les 35 ans d'occupation isra�lienne) et qu'un Etat Palestinien pourrait �tre mis en place plus tard (quand, o� et comment restent toujours des questions report�es). Bush a d�cid� de revenir � la strat�gie de Sharon en raison de ses propres int�r�ts politiques. Son axe politique est que les Etats-Unis doivent attaquer l'Iraq, et la question �tait soit il veut un Sharon affaibli en confrontation avec les Etats-Unis, ou un Sharon fort du c�t� des Etats-Unis. Le discours de Bush indique que son admisistration a d�cid� un faveur d'une compl�te coordination avec Sharon. Bush a compris qu'une complete solution du conflit Isra�lo-Palestinien n�cessitait 2 choses : du temps et une confrontation avec le gouvernement isra�lien.

Bush ne veut pas repousser l'offensive contre l'Iraq pour 3 ans, aussi il ne doit pas entrer en confrontation avec Israel avant la guerre, ainsi Sharon est devenu un alli�. Sharon sait que tout est permis dans cette guerre. Il est profond�ment satisfait du " plan concernant le Moyen-Orient " de Bush, ce qui veut dire pratiquement une guerre globale dirig�e par l'�quipe BUSHARON, dans lequel Bush joura le r�le du Sh�rif mondial, imposant un nouvel ordre aux Etats islamistes. Sharon a �t� nomm� le Sh�rif r�gional et il sera autoris� � imposer un nouvel ordre dans sa r�gion. Cependant, il est difficile de croire que ce sont les plans du "leader du monde", mais les mani�res de Bush ne laissent pas beaucoup de place au doute. Il est en train de conduire avec Sharon une guerre mondiale qui, conform�ment � notre exp�rience avec Sharon en Israel, sera d�sastreuse. Nous savons �galement qu'en ces temps de guerre, la soci�t� civile, la d�mocratie et la libert� d'opinion sont marginalis�es, aussi il est temps de commencer � critiquer la guerre attendue, avant qu'elle ne d�marre. N�gliger

la dure r�alit� n'a jamais aid�.


Dr. Lev Grinberg est un analyste politique et Maitre de Conf�rence � l'Universit� Ben-Gurion Israel.Copyright � Lev Grinberg 2002. Pour usage �quitable seulement Traduction [email protected]


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